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Ce vendredi, préparez-vous à vibrer au rythme du Horse-ball : entre basket et rugby !

Encore méconnu en France, le horse-ball s’apparente à un mélange de rugby et de basket… en version équitation ! Codifié en France dans les années 80, ce sport collectif reste spectaculaire par ses pointes d’accélérations, ses passes décisives et l’adresse des cavaliers. Interview de Franck Rayne, entraîneur national.

Le horse-ball est une discipline assez récente…  Comment est-elle née ?

Franck Rayne : A l’origine, le horse-ball puise son inspiration d’une vieille tradition afghane, le Bouzkachi… Par la suite, un colonel de l’année française a introduit cette discipline dans des jeux équestres. Mais le horse-ball a vraiment connu son impulsion dans les années 80, grâce à deux frères girondins, Jean-Paul et Bernard Depons, qui ont véritablement codifié la pratique et mis en place les règles du jeu. D’abord confidentiel, le horse-ball a su séduire les cavaliers par son côté à la fois ludique et compétiteur. Aujourd’hui, nous comptons 5 000 pratiquants en France, de tous âges et de toutes catégories : poussins, benjamins, cadets, seniors, mixtes. Il existe même une catégorie 100 % féminine, ainsi qu’un championnat d’Europe et un championnat du Monde !

   

Dans les grandes lignes, quelles sont les règles du jeu ?

Franck Rayne : Pour faire simple, le horse-ball est un sport collectif, entre rugby et basket. Il se joue sur un terrain de 65mx25m, sur lequel deux équipes de 6 cavaliers (4 cavaliers sur le terrain et 2 remplaçants) s’affrontent pendant 2 mi-temps de 10 minutes chacune. Un match court, intense, et très spectaculaire !

Le principe est simple : comme dans le basket ou le rugby, les équipes doivent marquer le maximum de buts dans le camp adverse, avec interdiction formelle de descendre de cheval durant toute la durée du match.

Pour corser l’épreuve, les buts ressemblent à des paniers de basket, d’1m de diamètre, dont la hauteur dépendra de la catégorie (3,50 m pour les seniors).

Quant au ballon, sa taille varie également en fonction de la catégorie. Pour faciliter les passes ou le ramassage, il est entouré de 6 anses en cuir.

La particularité du horse-ball ? Le cavalier doit effectuer 3 passe minimum avec 3 joueurs de son équipe, avant d’inscrire un but. Impossible donc, de prendre le ballon sous le bras et de foncer directement vers le panier ! Impossible non plus de garder le ballon plus de 10 secondes en main. Le horse-ball privilégie avant tout le collectif et la qualité des passes et de la stratégie. Comme au football, on note plusieurs types de pénalités, sanctionnées par un carton jaune ou rouge, mais aussi des fautes plus ou moins graves, de la petite prise de maillot (P3) à des fautes répétées (P2) voire à un pénalty (P1) que l’on tire à 5 m, tout seul, face au cerceau !

   

Le horse-ball semble être un sport de contact… Qu’en est-il question sécurité ?

Franck Rayne : Tout le règlement a été pensé en fonction de la sécurité et du bien-être des chevaux et du cavalier. Certes, c’est un sport de contact, mais tout est codifié pour que les couples (cavaliers-chevaux) ne soient jamais mis en danger. Ainsi, c’est le porteur du ballon qui définit le sens du jeu, afin qu’il n’y ait jamais de chevaux en face-à-face, pour éviter toute collision. Côté équipements, les chevaux ont l’obligation d’être protégés au niveau des 4 membres, ils portent aussi des cloches sur les sabots et, à partir d’un certain niveau de compétition, ils doivent réaliser une visite obligatoire chez le vétérinaire, comme dans un concours complet. Il y a donc une vraie surveillance rapprochée de la monture.

   

Quelle est la première qualité pour être un bon joueur de horse-ball ?

Franck Rayne : Il faut avant tout être bon cavalier, mais aussi très adroit avec un ballon ! C’est sûrement là, la qualité première : le lancer et la récupération des passes. Contrairement à ce que l’on peut penser, ce n’est pas la vitesse qui va faire la différence sur un match, mais la qualité des passes et le collectif. Quant au cheval, il doit vraiment aimer jouer, cavaler dans le paddock, avoir cet esprit espiègle, dynamique et fonceur. On ne peut pas le forcer à jouer au horse-ball !

   

En quoi cette discipline est un outil pédagogique selon vous ?

Franck Rayne : Pour ma part, je pense que le horse-ball est un très bon exercice pour rendre l’équitation plus ludique, avec de nouvelles méthodes d’apprentissage… Chez les plus jeunes, cela enlève une part d’appréhension, et leur apprend à débloquer leurs épaules, à lâcher leurs rênes, en se concentrant sur la balle… et non sur le cheval !

   

Le horse-ball et le Jumping… une histoire qui dure ?

Grâce à Jean-Paul Depons, nous avons vécu de belles épreuves de horse-ball, en coupe de France et championnat. Après un temps de pause, nous sommes revenus avec des petites démonstrations en shetland, puis en 2019 avec un beau match sur la grande piste !

Cette année annonce le grand retour du horse-ball avec un match le vendredi soir sur la grande piste, durant lequel de très belles équipes de la région vont s’affronter pour jouer la Coupe de Bordeaux : les écuries de Saint-Selve et les Ecuries de Quentin. Et pour les amateurs, de nombreuses démonstrations se dérouleront sur la carrière Silvana, menées d’une main de maître par Christophe Désormeaux. Jouer dans des endroits comme le Jumping International de Bordeaux, c’est magique !

   

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