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Jumping international de Bordeaux : 50 ans d'émotions partagées

A l’occasion des 50 ans du Jumping International de Bordeaux, Sabine Zaegel, directrice de l’évènement révèle les moments marquants et les coulisses de ce grand rendez-vous du sport équestre.

Qui êtes-vous Sabine Zaegel ? Quelle est votre relation avec le monde équestre ?

La passion du cheval me suit depuis toute petite. Je suis avant tout une cavalière amateur. Ma discipline de prédilection est le dressage ce qui ne m’empêche pas d’apprécier le CSO.
Avec mes études en école de commerce et mes premiers emplois dans l’évènementiel, j’étais, comme beaucoup de personnes, un peu frustrée de ne pas pouvoir consacrer à ma passion tout le temps que je souhaitais.

Et en 1994, par un pur hasard, alors que Congrès et Expositions de Bordeaux reprend en main l’évènement, on me propose de faire partie de l’équipe organisatrice.

À ce moment-là, nous étions à un moment charnière où le Jumping avait vécu des années difficiles au Stade vélodrome. Le défi était à la fois de reconquérir les publics, les partenaires, les cavaliers professionnels…  Un énorme challenge mais aussi un immense bonheur de renouer avec ma passion du cheval, qui n’a fait que grandir au fil des années.

   

Comment a évolué le Jumping international de Bordeaux en 30 ans ?

Je pense pouvoir dire que je n’ai que des bons souvenirs à partager depuis 1996, année où j’intègre l’organisation. Le Jumping est avant tout le fruit du travail d’une équipe soudée. C’est une manifestation multi-facettes. Chaque année, nous apprenons, nous nous améliorons et ce n’est jamais la même expérience. Sur les 30 dernières années, nous avons eu l’énorme satisfaction de voir l’évènement évoluer en nombre de spectateurs tout comme en qualité des évènements proposés.

Par exemple, en 2013, la création d’un Derby Indoor, nouveau type d’épreuve, a permis de diversifier l’évènement sportif, de capter un profil de spectateurs et de compétiteurs différent. C’est un exemple parmi tant d’autres...

   

Qu’est-ce qui fera la spécificité de cette édition 2023 qui marque les 50 ans de l’évènement ?

Nous avons souhaité rendre hommage à notre fidèle public. Tous les “cavaliers stars” de notre sport nous le disent : ils sont toujours très heureux de gagner à Bordeaux. Il me semble que nous sommes restés fidèles à l’esprit du fondateur de l’évènement qui voulait que l’évènement reste populaire tout en soignant la qualité de l’affiche sportive.

En 2023, suite à deux années d’absence, nous réservons de nombreuses surprises à notre public. Notamment un Battle de dressage avec un format inédit ultra-scénarisé qui devrait séduire. Nous avons également une deuxième piste de compétitions ainsi que 250 places de tribune supplémentaires. Cette piste pourra ainsi accueillir les épreuves poney, le top 10 des compétitions amateurs. Cela permet d’enrichir notre programmation sportive.

   

Justement, quels sont les “couples mythiques” qui ont fait la renommée du Jumping, selon vous ?

Je garde un excellent souvenir de très nombreuses victoires… Il est difficile de choisir mais je citerais la victoire du brésilien Rodrigo Pessoa et son illustre Baloubet du Rouet, en 2004. Mais aussi celle qui s’est jouée à un quart de seconde près, en 2001, entre Ludo Philippaerts sur Parco et Willi Melliger sur Calvaro V. Ils ont fini tous les deux premiers ex aequo. Je peux aussi citer Kevin Staut avec Silvana et Reveur, les nombreuses victoires de Marcus Ehning avec Gitana, Sabrina, Cornado, de John Whitaker avec son cheval Welham, âgé de 20 ans !… Et plus récemment, la première victoire à Bordeaux du Suisse Steve Guerdat me laisse un souvenir émouvant.

   

Avez-vous vécu des moments difficiles ?

Évidemment, la pandémie nous a marquée. 2021 a été une année blanche. L’ensemble de notre activité d’organisation était bloquée depuis le début et les dispositifs d’aides de l’État ont permis de limiter la casse. En 2022, c’était un tout autre scénario. Depuis juillet 2021, nous avions repris notre activité habituelle. En décembre 2021, le communiqué du premier ministre Jean Castex est tombé comme un couperet. L’annonce des jauges remettait en question notre équilibre financier alors que nous avions déjà lancé la communication et la commercialisation de l’évènement. Cependant, nous n’avions pas encore déployé toute la production technique, qui est l’une des parties les plus lourdes sur le plan budgétaire. La décision a été difficile à prendre mais le 13 janvier, j’ai été dans l’obligation d’annoncer l’annulation de l’évènement.

   

Que pouvons-nous vous souhaiter pour l'édition 2023 ?

De très belles victoires sportives et un grand succès populaire. Que le public soit au rendez-vous de la battle de dressage, une magnifique discipline que j’ai à cœur de faire découvrir. La passion du cheval est un phénomène social extrêmement riche. Elle touche tous types de publics autour de l’amour de l’animal. C’est cet esprit d’ouverture que nous souhaitons perpétuer.