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La sélection d’un cheval de sport : une tâche complexe

La sélection d’un cheval de sport, surtout s' il est destiné à la compétition, n’est pas un acte anodin. Pour que le couple cheval-cavalier fonctionne, le travail de sélection des professionnels est essentiel. Décryptage d'un univers professionnel technique mais passionnant.

Les critères de sélection d’un cheval de sport

La performance sportive, la facilité d’utilisation, le look et la race

Pour Guillaume De Thoré, délégué général à la Société Hippique Française (SHF), parmi les critères recherchés par les cavaliers de compétition figurent " la performance sportive, la facilité d’utilisation et bien sûr le look ".  En fonction des goûts particuliers de chacun mais aussi des objectifs du cavalier, ces 3 critères auront plus ou moins de poids lors de l’acquisition d’un cheval de compétition.

La question de la race se pose également très rapidement. Avec plus de 350 races de chevaux et de poneys dans le monde, le choix est très vaste. Chaque race a ses qualités et ses défauts mais pour le saut d’obstacle, la Société Hippique Française (SHF)  conseille d’opter pour nos races nationales (croisées ou pures) que sont le selle français et l’anglo-arabe.

Le croisement : un critère important et complexe à prendre en compte

Vient ensuite la question du croisement à effectuer pour le futur cheval de sport. Depuis la généralisation de l'insémination artificielle dans l'élevage (technique qui s'est popularisée début des années 1980) et de la conservation par congélation (à partir des années 1990), les éleveurs ont accès aux semences d'étalons du monde entier et ont donc désormais l'embarras du choix. Selon Henry Brugier "l’éleveur choisit son étalon et sa jument en fonction des contraintes d'organisation d'élevage : des infrastructures et de la surface dont il dispose mais aussi de l'âge auquel il veut vendre le cheval (...), ce n’est pas la même méthode de sélection quand on vend un yearling, qu’un jeune cheval de 2 à 4 ans ou quand on veut garder le cheval pour son propre loisir".

Du fait de la pondération de ces contraintes et de l’utilisation ou non de la technique d’insémination, le prix d’un cheval de sport peut aller de 3000 € à 15 000 €. "Le prix varie suivant le niveau du cavalier, la discipline choisie mais aussi la génétique, les soins apportés, l’âge du cheval, etc. "explique ainsi le directeur de la SHF. Par ailleurs, le prix d’un cheval évolue en fonction de sa carrière d’athlète. Plus ses performances seront bonnes et plus le cheval aura un prix de vente élevé.

L’importance des professionnels lors de la sélection d’un cheval de sport

Le rôle de l’étalonnier dans la sélection d’un cheval de sport

Chaque année, environ 6 500 naissances sont enregistrées chez les selle Français et 800 chez les anglo-arabes. Parmi les professionnels qui se chargent en amont de la sélection de ces véritables "bêtes à concours", il y a l’éleveur mais aussi l’étalonnier. " L'étalonnier s'assure que la saillie se déroule bien, explique Henry Brugier étalonnier à la tête du prestigieux élevage d'Adriers, situé en Haute-Vienne. Cela va jusqu' à la surveillance du transport des semences et à l'établissement du prix de saillie ". Car comme le rappelle le professionnel, quand l’éleveur achète lui-même des paillettes de gamètes, "c’est lui qui prend le risque que l’insémination ne soit pas réussie, alors que l'étalonnier sert justement à prévenir tout risque".

Le Salon des Etalons de sport, une vitrine sans équivalent

Implanté en plein cœur du Salon du cheval de Bordeaux, le Salon des Étalons de sport présentera 60 étalons dans ses 2 carrières de présentation. Une opportunité unique de découvrir des étalons de tous studbooks.

Pour Henry Brugier, l'intérêt de ce type d'événement pour les professionnels de l’élevage est " de voir les étalons de près et en mouvement mais aussi de discuter avec les étalonniers et de bénéficier de leurs conseils". Pour celui qui est dans le milieu depuis de nombreuses année, " le Salon des Étalons de Bordeaux est un lieu de rencontre privilégié entre professionnels éleveurs, étalonniers, cavaliers et propriétaires, sans équivalent en France ".

Pour conclure, la sélection d’un cheval de sport est l’affaire des professionnels. Mais il est indispensable de connaître tous ces critères pour bien choisir sa future monture. Après la sélection, viendra bien sûr la question de l’entraînement. Le cheval de compétition doit être préparé tout au long de sa vie. En lui fournissant tous les soins vétérinaires requis et un programme d’entraînement adapté