Fermer

Compétition sportive équestre : Interview de Félicie Bertrand, grande gagnante du Jumping 2019 à Bordeaux

La pratique de l’équitation a considérablement évolué au fil des années. Auparavant réservée aux militaires, l’équitation à haut niveau est de nos jours plébiscitée par les femmes.

Aujourd’hui, c’est un des rares sports où les deux sexes s’affrontent lors de grandes compétitions.
Cependant, les chiffres sont assez parlants. Si 80% des licenciés sont des femmes, seulement 35% d’entre elles font de la compétition à haut niveau.

Alors quelle est la place des femmes dans l’équitation sportive ? Félicie Bertrand, compétitrice française nous en parle.

Un sport féminin

Félicie Bertrand - ©Sportfot

L’une des premières caractéristiques du sport équestre est qu’il s’agit d’une discipline mixte. Les compétences et les aptitudes à avoir pour devenir un bon cavalier sont les mêmes pour les hommes comme pour les femmes.

Félicie Bertrand est tombée dans l’équitation dès sa naissance et a effectué sa première compétition officielle à l’âge de 12 ans. « Je suis assez compétitrice dans mon caractère, j’ai l’âme d’une gagnante. Le Jumping les exacerbe encore plus, c’est un sport mixte où il n’y a pas de distinction hommes/femmes. Malheureusement, il n’y a pas encore assez de femmes compétition ». Et pour cause, sur les 550 000 femmes à posséder une licence d’équitation, quelle que soit la tranche d’âge, seules 104 000 sont détentrices d’une licence compétition.

Concernant sa venue au Jumping International de Bordeaux, Félicie Bertrand est déterminée : « J’ai d’autant plus envie d’y arriver pour montrer que les femmes ont leur place et sont capables de rivaliser, et même dépasser les hommes dans notre sport ».

Concilier vie de famille et passion

Félicie Bertrand - ©ChristopheBricot

Beaucoup de cavalières de haut niveau doivent mettre leur carrière de côté pour fonder une famille. La cavalière Australienne, Edwina Top Alexander, qui a réussi à revenir au plus haut niveau après son accouchement, est l’une des exceptions qui confirme la règle. En général, les cavalières mettent leur carrière de côté pour pouvoir élever leurs enfants.

Félicie Bertrand avoue que c’est parfois dur d’être une femme dans le milieu du Jumping. « C’est forcément dur à plein de niveaux. Physiquement, le corps est mis à rude épreuve. Pour la vie de famille aussi ce n’est pas facile tous les jours. Il faut partir tous les weekends en compétition. Mais en étant bien entourée, on peut y arriver et même faire aimer la discipline à nos enfants. D’ailleurs, ma fille Léa, qui a 11 ans est déjà accro au cheval ».

Gagnante de l’une des compétitions l’an dernier, elle compte bien y retourner : « C’est un concours qui se déroule en France l’ambiance qu’il y a sur la piste principale et dans les paddocks est incroyable. Les chevaux sont très bien logés à l’intérieur et les pistes de très bonne qualité. Cela renforce le niveau d’adrénaline des cavaliers. C’est vraiment une occasion à ne pas rater pour tout cavalier qui souhaite faire du concours à haut niveau. En revanche, je pense aussi que ce qui est vraiment important, c’est de garder cette passion et ne pas se laisser griser par ce côté sport. Je sais ce que c’est que de gagner une épreuve, l’adrénaline que cela procure. Mais il est important de conserver le respect du cheval et cette passion qui nous lie à eux. En tout cas, j’ai hâte d’y retourner ! ».

Pour rencontrer et partager de grands moments de compétitions au Jumping International de Bordeaux, rendez-vous du 6 au 9 Février 2020 !